Devenue ces dernières années la deuxième ville étudiante de Bourgogne derrière Dijon, Nevers entend proposer une alternative aux grandes villes universitaires. Ce que détaille à Koikispass Christophe Lasserre, chef du service Enseignement supérieur de Nevers agglomération.
Nevers est devenue la deuxième ville étudiante de Bourgogne. Une place réjouissante…
Christophe Lasserre : En 2016, 2000 étudiants se formaient dans l’agglomération de Nevers contre 3000 aujourd’hui. Ce sont des chiffres très encourageants ! Un de nos objectifs est de continuer à développer des formations mais aussi la vie étudiante.
Quelles sont les spécificités d’une ville comme Nevers ?
Sous l’impulsion du maire Denis Thuriot et des élus de Nevers agglomération, Nevers a été une des premières villes de France à se doter d’un Schéma local de l’enseignement supérieur et de la recherche. Concrètement, ce gros dossier de 40 pages donne des pistes de réflexion quant aux axes à privilégier. Un document qui inspire désormais d’autres agglomérations.
Comment se compose l’offre de formation ?
A l’heure actuelle, les étudiants de la Nièvre peuvent choisir entre 60 filières en présentiel. Il y a seulement six ans, il n’y en avait que 38 ! En 2021, Denis Thuriot est allé cherche les moyens pour ouvrir un B.U.T. Informatique qui comprend désormais 50 % d’étudiants nivernais. Enfin, depuis longtemps déjà, l’ISAT (Institut supérieur de l’automobile et des transports) attire des profils au-delà du département : seuls 2% de ses étudiants sont Nivernais. L’ESAAB (École Supérieure d’Arts Appliqués de Bourgogne) draine quant à elle 90 % d’étudiants non-nivernais.
Beaucoup de bacheliers partent encore faire leurs études loin de Nevers…
On ne peut pas les empêcher d’aller étudier ailleurs, et ce n’est pas notre volonté. En revanche, ne pas les perdre de vue reste important pour qu’ils reviennent ensuite ! Cela commence à se produire à l’instar des deux fondateurs de la marque de vêtements Losanje qui sont revenus fonder leur entreprise ici. Nevers possède également un campus connecté qui propose 7000 formations à distance. Certains suivent même des formations de STAPS dont l’intégralité des épreuves sportives sont regroupées sur 3 semaines à l’université de Grenoble. On peut aussi aujourd’hui s’inscrire à l’Inkub pour suivre à distance le PASS (la première année des études de santé) avec un taux de réussite de 74 % contre une moyenne française de 30 % ! Plus les Nivernais feront des études médicales, plus notre territoire aura de chances de retrouver des médecins.
Comment la vie étudiante s’organise-t-elle ?
Côté événements, il existe désormais la Stage Académie, le Carnaval des étudiants de Nevers, et cette année, nous avons créé l’ « Aquathlon », sorte de parcours du combattant aquatique très drôle. En octobre prochain, des étudiants de 9 campus proches de chez nous – Bourges, Lyon, l’Île-de-France, Dijon… – devraient venir participer à des épreuves omnisports dont un « Bike and run », une course avec un vélo pour deux.
Une Maison des étudiants devrait aussi s’implanter dans Nevers…
Les locaux sont déjà achetés au rez-de-chaussée d’une ancienne banque avec un grand jardin. Et comme l’a souhaité Denis Thuriot, ils se situent en plein centre-ville. Le CROUS Bourgogne-Franche-Comté et le Bureau Information Jeunesse (BIJ) viendront s’y installer. Nous prévoyons des espaces de coworking, une salle de restauration, une épicerie solidaire gérée par les étudiants, des espaces pour les associations étudiantes et des bureaux nomades pour je l’espère accueillir notamment l’Université de Bourgogne. Nous aimerions également y implanter des permanences de médecins, le planning familial et d’autres acteurs de la prévention.
On entend de plus en plus parler de la précarité des étudiants. Qu’en est-il à Nevers ?
À Nevers, comme partout, les étudiants subissent l’inflation. Mais en matière de logements, l’offre reste ici moins onéreuse que dans les métropoles. Il existe aussi un projet de créer une résidence sociale CROUS Bourgogne-Franche-Comté en 2027-2028 et nous cherchons des solutions pour implanter des restaurants universitaires. En complément des aides existantes, l’association « De la Nièvre aux grandes écoles » vient désormais proposer des bourses. Et le Département verse des aides aux étudiants en médecine à condition qu’ils s’installent ensuite sur le territoire autant de temps qu’ils ont perçu une bourse.
Quel serait votre Nevers étudiant idéal ?
Nous attendons l’accord de la Région pour créer en 2026 le Centre de Formation Universitaire en Orthophonie (CFUO) sur le site Cobalt. Notre B.U.T. pourrait aussi se doter d’un second département. Ajoutez à cela un restaurant universitaire sur le site Cobalt et de nouveaux événements sportifs et on ne sera pas loin de mon Nevers étudiant idéal !
Propos recueillis par Virginie Jannière
Infos pratiques : plus d’infos sur nevers-sup.fr