A la tête de la Cave Nérot à Saint-Père, la vigneronne Julie Nérot veille à impliquer ses clients pour recycler tout ce qui peut l’être, des bouteilles jusqu’aux bouchons. Son objectif à présent : entraîner les autres vignerons dans sa démarche.
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Julie Nérot, c’est toute une histoire ! Une histoire familiale d’abord. La jeune femme inscrit son prénom dans la lignée des vignerons Nérot, dont elle représente la cinquième génération. Mais elle est surtout la première femme à la tête de l’exploitation familiale à Saint-Père, en bordure de Cosne-sur-Loire, qu’elle reprend en août 2011 à l’âge de 23 ans.
Dès le début, son père lui laisse carte blanche pour exploiter les 7,5 ha de vignes en côteaux du giennois et faire des essais de vinifications différentes, dans le respect de la charte des rouges, blancs et rosés labellisés en AOC. La jeune vigneronne sait aussi que la tradition a du bon. Comme cette habitude des anciens de nettoyer les bouteilles pour les réutiliser. Ses grands-parents le faisaient, ses parents aussi. Un coup de goupillon par le goulot, on rince bien, on laisse sécher. “Les clients venaient avec leurs six trous ou douze trous et repartaient les bouteilles pleines”, se souvient-elle.
“Je trouve ça ridicule de casser les bouteilles en verre”
“C’est du bon sens. Je trouve ça ridicule de casser les bouteilles en verre alors qu’elles peuvent être réutilisées pour le même usage”. Julie Nérot décide de s’engager dans cette démarche vertueuse. Même si au début, ça n’est pas très avantageux économiquement, l’idée lui plaît. Elle fait appel à une entreprise spécialisée, gage d’une qualité sanitaire indispensable. Depuis la guerre en Ukraine, le prix des matériaux s’est envolé. Le verre n’est pas épargné, provoquant même parfois une pénurie. “Je ne recevais pas toujours la quantité de bouteilles que j’avais commandée”, rapporte-t-elle. Depuis deux ans, la balance est devenue légèrement favorable. “Mon objectif est de passer de 6 000 à 8 000 bouteilles par an.”
Rien ne se perd, tout se recycle
Les bouteilles sales rapportées par ses clients sont ainsi stockées par couleur dans des grands conteneurs à la propriété. Et reviennent comme neuves. La jeune cheffe d’entreprise finit par en parler autour d’elle. Et convainc deux vignerons de Sancerre. Ensemble, ils confient leurs fioles à l’entreprise Boutin, basée à Nantes. “Peut-être que si on était plus nombreux et que tous nos clients rapportaient leurs bouteilles, une entreprise pourrait s’installer localement. Cela permettrait d’être encore plus vertueux car nous pourrions davantage réduire notre empreinte carbone en limitant le transport”. Les idées fusent à toute allure dans la tête de Julie Nérot, qui a notamment décidé d’opter pour des bouchons fabriqués à partir de végétaux dérivés de canne à sucre. Une fois collectés comme les bouteilles, ils sont ensuite transformés en seaux à glace. La prochaine étape ? Arrêter de mettre des capsules sur le goulot. “Ça n’est plus obligatoire pour les petites quantités de vin transportées”, précise-t-elle. De quoi pousser le bouchon de la préservation de l’environnement toujours un peu plus loin.
Infos pratiques : Cave Nérot, 9, rue de Mocques, Saint-Père. Ouvert du mercredi au samedi de 10 h à 12 h et de 14 h à 19 h. Tél. : 03 86 28 07 42. Plus d’infos sur cave-nerot.fr