Si la dernière fois que vous avez réalisé un bijou c’était avec des coquillettes, Manon Pignon vous aide à passer à l’étape suivante dans son atelier neversois en vous permettant de concevoir votre propre création. Journaliste pour Koikispass, Isabelle Dany a revêtu le costume d’apprentie bijoutière le temps d’un stage de 1 h 30.
Le jeudi, c’est bijouterie. J’ai rendez-vous à La Verrière, bijouterie artisanale située en centre-ville à Nevers et qui possède son propre atelier. Au centre de la pièce trône une grande table blanche carrée parsemée de petites pinces, scies et marteaux La bijoutière, Manon Pignon, invite Priscilla, Violaine, Aurélie et moi à prendre place derrière une petite planche en bois d’une dizaine de centimètres, appelée cheville, qui va servir de support à la réalisation de nos créations.
Pour chacune d’entre nous, c’est une première. Ce soir, nous travaillerons le laiton qui prendra la forme d’un anneau ou d’un médaillon. La bijoutière nous tend à chacune un petit morceau de métal. Avec mes trois camarades d’un jour, j’opte pour le médaillon.
Assise sur le tabouret, le menton quasiment au niveau de la table, c’est parti pour la phase de sciage. Les doigts un peu crispés à maintenir mon bout de laiton d’un millimètre, je m’applique à scier un rond dans un carré. Pas évident ! Résultat : le rond s’est un peu “ovalisé”. La lame de la scie, extrêmement fine, casse au moindre coup de poignet de travers. “C’est pas droit du tout”, s’inquiète Violaine. “On rectifiera tout ça lors des finitions”, rassure Manon, attentive à notre progression.
“Tu dois faire le geste avec toute l’épaule pour un beau rond”
Deuxième étape : le martelage. Commence alors un concert de coups de marteaux. “Il faut y aller et taper”, nous encourage Priscilla en martelant de plus belle. Alors que j’améliore l’arrondi de ma médaille avec une lime métallique, Priscilla, Violaine et Aurélie donnent forme à leur anneau sur un outil cylindrique, le triboulet, au moyen d’un maillet en bois. Il faut être précis car lorsque la lime dérape, ce sont les ongles qui trinquent. “Tu dois faire le geste avec toute l’épaule pour un beau rond”, conseille Manon.
Je passe au cabron, un papier de verre ultra fin, pour adoucir les bords avant l’étape plus délicate du perçage. “Tu commences avec une petite vitesse pour aborder la pièce avant d’accélérer pour percer”, me recommande la joaillière. J’insère le minuscule foret dans l’appareil qui ressemble aux instruments électriques du dentiste et m’exerce sur une chute de laiton. Erreur du débutant, le foret casse et envoie valser ma pièce sur l’établi. “Il faut être bien à la verticale”, m’explique Manon qui ne se départit jamais de son sourire.
Nous approchons de la fin. Place à présent au polissage sur une grosse machine équipée d’un tampon de tissu qui tourne à vive allure, puis trempage dans un bain d’eau savonneuse à ultrason pour éliminer les traces de la pâte à polir. J’ajuste la taille de la chaîne et installe le fermoir. Au final, il m’aura fallu 1h 30 pour réaliser ce petit bijou de bijou. On est bien loin des colliers de nouilles de notre enfance…
Infos pratiques : La Verrière, 38, rue François-Mitterrand, Nevers. Cours tous les jeudis de 18 h à 19 h 30 (35 €) en petits groupes de 4 personnes maximum. Ateliers d’une journée (120 €) ou ½ journée (70 €) une fois par mois et ateliers enfants (7-11 ans) pendant les vacances scolaires. Tél. : 06 58 74 18 85. Plus d’infos sur desmee.fr.
Isabelle Dany.
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